Accueil > Interview sur "Le jour d’avant"

Ce montage a été éprouvant à réaliser de par l’écriture du scénario mais aussi par la réalisation dans un délai serré .
Comme j’en parlais après la réalisation du montage "Deuxième vie", je comptais faire une troisième et dernière partie sur le sujet de la Gay Pride et l’homosexualité. L’angle du SIDA, une maladie qui a fortement frappé cette communauté, est abordée via trois situations, trois destins.

Pourquoi réaliser une trilogie sur ce thème ?
En premier parce que ce média ne l’aborde pas beaucoup. Ensuite de nombreuses parties restait à … défricher. Ce qui n’est pas le cas du cinéma, qui lui est plus audacieux.
Je me sentais apte à traiter le sujet sérieusement en raison de contacts que j’ai eu avec des personnes ayant vécu cette situation. Je me suis imprégné de leurs témoignages.

Traitant du sujet de la maladie ce montage ne risque-t-il pas de rebuter de nombreuses personnes ?
Certes le sujet est dur, mais j’ai fait en sorte que même dans les situations les plus désespérées, il y ait encore de l’espoir. C’est l’espoir qui nous fait vivre…

Le style d’écriture visuelle est basé sur un dialogue entre des personnages montrés en de nombreux gros plans. Cette technique a t-elle évoluée depuis le montage précédent ?
Bien sûr, j’ai continué d’explorer ce mode d’écriture. J’ai aussi pris en compte des remarques faites par des personnes habituées à des médias différents. La recherche de la troisième image, particulière à ce média a été souvent aussi une piste de recherche.

Pourquoi deux affiches pour ce projet ?
En fait, je n’arrive pas à me décider. Je suis partagé entre la suggestion et le désir de légèrement choquer dans le l’espoir d’ouvrir les consciences à un peu plus de tolérance.

Pourquoi l’écriture et la réalisation de ce projet ont elles été éprouvantes ?
Parce que c’est la première fois que je me lance dans une histoire qui n’est pas linéaire et unique, mais dans trois histoires simultanées et parallèles. Donc une grande crainte de ne pas y arriver.
Ensuite, il a été difficile de trouver le juste équilibre entre "montrer" et "suggérer" pour éviter un aspect trop pathétique.

Enfin, trouver les acteurs, découper le scénario en séances de tournage, tout gérer comme sur un plateau de cinéma (sauf qu’on est bien moins nombreux) font qu’à la fin de chaque séance j’étais épuisé physiquement et psychiquement. La post production a représenté aussi beaucoup de travail (retouche des images, recherche de l’harmonie des couleurs entre les scènes, essais de trucages)

À ce propos, comment a été tourné la scène de la chambre d’hôpital ?
D’abord les photos dans une réelle chambre d’hôpital (vide) ont été réalisées grâce à des contacts personnels. Ensuite les photos des acteurs ont été faites en studio sur un fond vert pour faciliter l’incrustation dans le décor en post production.

Pourquoi faire aussi vite ?
J’avais promis au festival d’Epinal de participer à la soirée organisée sur le thème "Le jour d’avant". Ce thème imposé a été le déclic pour réaliser rapidement un projet que j’avais depuis longtemps en tête. Cette expérience m’a permis d’apprendre à concevoir et réaliser un projet conséquent dans un délai court et donc d’optimiser les étapes de réalisation.